Trop de chef et pas assez de manager.

Une bonne idée ne suffit pas au succès d'un projet. Tous les professionnels de l'accompagnement à la création d'entreprises vous le diront. Il faut qu'il y ait un produit ou un service répondant aux attentes des consommateurs (ou utilisateurs), un marché solvable et une équipe d'hommes pour le porter et le transformer en un modèle économique. Aujourd'hui, l'esprit start-up est encensé car il permet une réactivité, une adaptabilité aux contraintes de l'environnement. Il est une des clés du succès. Qu'est ce que l'esprit start-up ? Open space, boite à idées, réunions et rencontres régulières entre les membres des équipes, hiérarchie plate (3-4 niveaux entre le PDG et n'importe quel employé), un environnement où tous s'investissent dans le développement de l'entreprise. Dans le domaine des technologies de l'information, les derniers succès sont des services qui ont explosé grâce à une communauté où le chef est plus un animateur et un coordinateur qu'un chef. Par opposition, nos entreprises du CAC 40 ou les ex-mastodontes du service public (France Telecom, La Poste ou Pôle Emploi) sont des structures avec une organisation hiérarchique pyramidale à multiples strates. Un PDG (ou un président) a une idée et le comité de direction va pondre un plan d'actions qui sera décliné par direction en une liste de tâches et de procédures qui passeront au travers des filtres de chaque niveau hiérarchique. Au final, les hommes (et les femmes) de la dernière strate vont devoir suivre des procédures construites sans aucune consultation. Ils vont devoir produire sans réfléchir (ce n'est pas leur job). Pourtant, tous les conseillers Pôle Emploi auraient pu remonter l'information que plus de 50 % des demandeurs d'emploi n'a pas de ligne fixe mais uniquement un numéro de portable. De la même façon, une hausse de l'absentéisme, des accidents du travail voire de cas de suicides ne sont-ils pas des indicateurs d'une absence de dialogue et d'écoute ? Quand les informations ne circulent plus que dans un sens (du haut vers le bas), vous pouvez être sûr que chaque individu avancera dans son sens qui n'est pas forcément celui décidé par la tête. Et pourtant, expliquer où l'on veut aller et comment on va y aller, voire même pourquoi on y va comme cela, c'est déjà s'assurer d'une certaine adhésion, non ? Jette-toi par la fenêtre ! Personne n'obéira à un tel ordre. Jette-toi par la fenêtre, le feu vient d'attendre la bouteille de gaz ! Vous désobéiriez ?