Et la jeunesse, b... !

Les jeunes (18-25 ans) sont une génération numérique qui pratique depuis 10 ans télévision, Internet et téléphone mobile. Une étude de BVA (GENE-TIC) a suivi pendant 3 mois cette population pour essayer de comprendre leur relation à la société, au travail et à notre environnement actuel. Quelques enseignements intéressants pour les recruteurs : Ils sont multi-tâches (usages simultanés du téléphone, Télé, PC…) et ont des difficultés de concentration et un besoin d'activités variées pour éviter la lassitude. Dans le même temps, face à la réduction des salaires, à la généralisation des indemnités de stage, à la précarisation des emplois et aux manques d'offres, les jeunes numériques sont devenus très pragmatiques, voire cyniques face à la relation à l'entreprise. On n'est plus dans un rapport de séduction réciproque, mais dans une négociation plus concrète, plus pratique, dans laquelle l'employeur doit aussi justifier d'un ensemble d'atouts bien tangibles et immédiats [...] l'immersion dans le monde de l'entreprise est un choc pour le Digital Native, qui découvre des notions quasiment absentes sur le Net : la hiérarchie, les process, le contrôle, les interdictions (utilisations de MP3, du mobile, Facebook et chat), la division des tâches, leur exclusivité professionnelle… [...] Cette génération est plus particulièrement attentive à d'autres facteurs de motivation au travail : ambiance de travail, cohésion de groupe, responsabilisation, respect et variété des tâches. Les auteurs de l'étude concluent que les modèles d'organisation du travail actuels sont inadaptés au comportement de cette génération numérique : Commentaire Edouard Le Maréchal « Les nouvelles générations de salariés sont une énigme inquiétante pour les Directions des Ressources humaines. Le jeune numérique apparaît peu impliqué, peu docile, peu concentré. Au-delà d'une lecture de différence de valeurs face au travail, à la rémunération et au contrat de travail, ce qu'exige cette situation inédite, c'est peut-être aussi de revoir l'organisation du travail elle-même : les capacités cognitives, le mode de production du jeune numérique multitâche et hyperréactif ne peuvent pas se satisfaire d'un modèle fondé sur la parcellisation des tâches, le double contrôle et la production linéaire.» A lire aussi dans l'étude, leur rapport à la publicité ou aux politiques.