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Catana est le premier fabricant mondial de catamarans de plaisance haut de gamme. Réputé pour la fiabilité et le confort de ses unités, son principal marché se situe aux Etats-Unis. Catana entend poursuivre son développement en construisant des bateaux plus grands et plus luxueux tout en abordant de nouveaux marchés.

Dans le port de Canet en Roussillon, à quelques kilomètres de Perpignan, les catamarans se serrent le long des pontons qui jouxtent le chantier Catana. Bientôt, les propriétaires largueront les amarres pour rejoindre leur port d'attache ou pour une traversée au long cours. "Une large majorité de nos clients a un projet de grand voyage, voire de tour du monde, explique Sébastien Barthez, responsable de la communication de Catana. Ils achètent un Catana pour vivre à bord, pas pour des sorties le week-end."

Pourtant, lors de sa création en 1984, les bateaux construits par Catana visent une clientèle sportive, séduite par les performances des multicoques. Le chantier se forge alors une réputation d'innovation et de qualité dans un secteur de la plaisance assez traditionaliste, qui regarde d'un œil soupçonneux ces catamarans issus de la haute compétition. La sortie de Catana 471, en 1997, marque un changement de stratégie. Le chantier vise désormais le haut de gamme avec des emménagements et des équipements qui apportent toujours plus de confort. Désigné "Boat of the Year" en 1999, le 471 est à l'origine d'un développement commercial fulgurant aux Etats-Unis où la société réalise désormais 60% de son chiffre d'affaires.

Aujourd'hui, la dizaine de bateaux actuellement en construction trouvent avec peine une place dans les ateliers. Ce sont les grands modèles qui emportent les suffrages de la clientèle, à l'image du Catana 581 (19 mètres), sorti à la fin de l'année 2000. "On prévoyait d'en vendre 5 unités chaque année, avance Sébastien Barthez. Nous avons déjà reçu 15 commandes !" Un nouveau bâtiment de production verra le jour en avril 2002 et Catana livrera 70 catamarans l'an prochain contre 45 en 2001.

Selon les modèles, les bateaux demandent de trois à six mois de construction. Pour parvenir à tenir cette cadence, l'atelier de moulage, où s'affaire une quarantaine de stratificateurs, produit séparément les coques et les ponts des catamarans. Dans un deuxième atelier, des îlots de production ont été constitués autour de chaque unité en chantier, réunissant les machines et le matériel nécessaires à l'aménagement intérieur des coques, avant que les ouvriers viennent y souder le pont. Pourtant, chaque bateau reste unique et la priorité est donnée aux exigences des propriétaires, tenus régulièrement informés de l'avancement des travaux.

Si les Etats-Unis constitue le principal débouché de Catana, d'autres marchés se montrent aujourd'hui très réceptifs, tels que l'Amérique du Sud ou l'Europe (Royaume-Uni, Allemagne, Hollande). L'entreprise a réalisé un CA de 21,3 M€ (140 MF) en 2000 et s'est fixé un objectif de 38,1 M€ (250 MF) en 2001. Catana ne semble pas craindre les effets du ralentissement économique dans un environnement globalement favorable aux loisirs et à l'industrie nautique où les catamarans séduisent un nombre croissant de plaisanciers, chevronnés ou débutants. En ciblant le haut de gamme, Catana dispose d'une clientèle privilégiée peu sensible à une crise éventuelle. "On se protège en faisant des bateaux de plus en plus gros, de plus en plus luxueux, déclare Sébastien Barthez". Depuis quelques mois, Catana produit une version 'luxe' de ses grandes unités et pourrait annoncer le lancement d'un nouveau navire amiral, le 651 (21 mètres), lors du prochain Salon Nautique de Paris, au mois de décembre.

Devant un tel développement, Catana a beaucoup recruté l'an passé. "Nous sommes passés de 150 à 380 personnes en 2000, affirme Carole Chaix, directrice des ressources humaine de l'entreprise". C'est la production qui a bénéficié de ces embauches, l'équipe des menuisiers réunissant à elle seule près de 80 personnes. L'effectif est redescendu à 325 salariés aujourd'hui car Catana fait de plus en plus appel à la sous-traitance. Ainsi, Quinta fournit certains aménagements intérieurs et Espace Composite les mats en carbone. Le succès du chantier se répercute donc sur plusieurs entreprises régionales mais aussi au-delà du Languedoc Roussillon puisque c'est à Lorient (Morbihan), dans le tout nouveau chantier Catlantech, que devrait démarrer la construction des Catana 521 (17 mètres).

Le savoir-faire spécifique nécessaire à la construction nautique a provoqué quelques difficultés de recrutement à l'entreprise qui devrait embaucher une vingtaine de personnes en 2002. Pour pallier le manque de main d'œuvre spécialisée, des formations ont été créées en partenariat avec les acteurs locaux. Ainsi, la CCI de Perpignan a permis la mise en place de stages de stratificateurs, un métier difficile où le turn-over est important. Le travail des menuisiers nécessite lui aussi des compétences particulières du fait des matériaux travaillés. "Ils ne travaillent pas que le bois, ils emménagent également l'intérieur des coques et doivent s'adapter en permanence car il n'y a pas deux bateaux identiques, précise Carole Chaix". Là encore, une formation a été mise en place par le Greta, avec le soutien du Conseil Régional, afin de former des menuisiers d'aménagement et d'agencement en construction navale.

Cette formation s'adresse aux demandeurs d'emploi, hommes ou femmes, ayant une première expérience en menuiserie ou une habileté et un goût pour ce métier. Elle débutera le 10 décembre prochain pour se terminer au mois de mai 2002. D'un volume global de près de 880 heures, elle se fera en alternance au lycée professionnel Alfred Sauvy de Villelongue Dels Monts et au sein de Catana. Une douzaine de places est disponible.
Renseignement : Greta Vallespir - Côte Vermeille, Le Boulou ; Tel : 04.68.39.00.14 ...